Témoignage sur la Marche d’ouverture du FSM
Aurélie Tchilinguirian, participante
Katmandou — le 15 février. Je n’avais jamais participé à une marche ou une manifestation. Je n’avais jamais vu autant de monde regroupé à un même endroit. Je n’avais jamais participé à un rassemblement aussi nombreux ! Pour mon premier FSM, j’ai été envahi de toutes sortes d’émotions !
Avant de commencer la marche, j’ai pris une pancarte sur laquelle il était écrit : « Another World is possible » — un autre monde est possible —, le slogan de l’altermondialisme. Tout au long de la marche, nous avons eu l’occasion de rencontrer beaucoup de personnes avec qui nous avons échangé.
Toutes et tous s’entendant bien et partageant l’endroit dans un but commun. Chaque personne présente avait l’air bienveillante et se faisait entendre de manière très respectueuse. Chaque personne présente écoutait et se faisait écouter par les autres. Plusieurs sont venues nous parler pour nous demander d’où nous venions et ce que nous faisions au Forum social mondial.
Lorsque nous avons commencé à marcher, nous avons côtoyé d’autres personnes avec qui nous avons échangé sur le forum et leurs organisations. On me demandait ce que je faisais là et je leur expliquais que j’y étais dans le cadre de ma recherche. J’ai même reçu la carte de visite d’une personne qui me disait qu’elle m’écrirait si elle venait un jour au Canada.
Un journaliste indien a également demandé à m’interviewer en rapport à mon opinion sur le conflit israélo-palestinien. C’était la première fois que je passais une entrevue pour un journal. Cette journée a alors été remplie de premières fois.
Nous avons marché jusqu’au site de l’événement et de la cérémonie d’ouverture, nous permettant de visiter et d’admirer le quartier. Lors de cette cérémonie, je me suis baladée avec Daphnée, notre éclaireuse qui y est depuis un mois pour la préparation du Forum. Elle m’a introduit à de gens impliqués dans l’événement et c’est à ce moment-là que j’ai le plus échangé. Nous avons croisé beaucoup de personnes, et chacune me demandait d’où je venais et m’écoutais patiemment, même si je prenais plus de temps à formuler mes phrases en anglais.
Je ne pense pas que l’on se rende compte de la réalité du monde en dehors de notre pays avant de voyager. Je suis allée en vacances à plusieurs endroits, mais toujours dans de grands pays comme la France ou l’Autriche. Lorsque l’on voyage dans des pays du Moyen-Orient, on entre dans un tout autre univers. La population népalaise est très gentille et j’ai adoré discuter avec les manifestant.es durant la marche. Leur histoire est différente de la nôtre et les échanges sont intéressés et intéressants.
C’est sûr que le mode de vie de la population népalaise est différent de ce que nous connaissons au Canada, mais ce n’est pas synonyme de mauvais. Elle vit différemment et si certains trouvent cela étrange, il faudrait qu’ils s’imaginent ce que penseraient les Népalaises et Népalais s’ils visitaient notre pays. Jusqu’ici j’adore mon expérience au Népal et j’espère sincèrement revenir à des fins personnelles.