WSF CI

Qui Sommes Nous?

ORIGINE, STRUCTURE ET FONCTIONS DU CONSEIL INTERNATIONAL (CI) 

En juin 2001, s’est tenue la première réunion du Conseil international du Forum social mondial. À cette occasion, le caractère, la composition et le fonctionnement du CI ont été discutés et approuvés.

  1. Caractère. Le Conseil international conçoit le FSM comme un processus permanent et à long terme, dont l’objectif est de construire un mouvement international qui rassemble des alternatives au néolibéralisme et en faveur d’un nouvel ordre social, qui favorise la convergence de propositions multiples et diverses. Le Conseil international a assumé un rôle de premier plan dans l’orientation des lignes politiques et dans la définition des orientations du FSM.

Les Comités Nationaux d’Organisation (CO) auront des pouvoirs d’organisation et d’habilitation et seront articulés avec le CI. Dans notre cas, à l’occasion de la Journée mondiale d’action, Mexico, 2008, un Comité mexicain de promotion du Forum social mondial a été formé.

  1. Composition. Le CI ne sera pas une instance de pouvoir, pour laquelle il n’y aura ni mécanismes de contestation pour la représentation, ni votes. Le CI doit envisager un équilibre entre la diversité des régions et des secteurs de la société et ne sera en aucun cas une structure bureaucratique avec des revendications de représentation de la société civile.
  2. Responsabilités. Avec l’expansion et la consolidation du processus d’universalisation du FSM comme objectif central, les membres du CI doivent assumer des responsabilités politiques et opérationnelles, telles que:
    • Formuler les stratégies du FSM, maintenir une articulation permanente avec les mouvements, campagnes, initiatives, luttes et événements internationaux;
    • Diffuser le FSM dans leurs pays et régions, en encourageant une large participation et un débat sur les questions et propositions identifiées par le FSM;
    • Promouvoir et soutenir la réalisation de forums sociaux mondiaux, identifier les lieux possibles et promouvoir la participation;
    • Assurer l’articulation politique, thématique et opérationnelle entre les Forums sociaux mondiaux
    • Promouvoir et soutenir la création de comités dans leurs pays;
    • En collaboration avec les comités d’organisation des forums sociaux mondiaux, organiser leur ordre du jour, leur méthodologie et participer à l’identification et à l’invitation des orateurs et orateurs;
    • Lever des ressources financières
  1. Composition et entrée de nouveaux membres. Le CI est constitué d’un noyau central dans lequel il y a des déséquilibres régionaux (faible participation de l’Afrique, de l’Asie et du monde arabe) et des déséquilibres sectoriels (jeunes et femmes), donc un objectif à atteindre par le Conseil international est l’inclusion de nouveaux membres à travers des processus de consultation des parties prenantes dans diverses régions. Le CI doit faire un effort pour lever des fonds permettant d’attirer des réseaux dont le manque de ressources peut devenir un obstacle à leur participation.

Il y aura deux manières de participer au Conseil International, le droit de parole étant garanti dans tous les cas:  a) Les membres permanents  et  b) les invités et observateurs occasionnels , qui ne sont pas membres, mais leur participation est considérée comme importante en fonction d’un moment donné de la situation internationale.

La demande d’adhésion au Conseil international doit être faite par l’intermédiaire de la  Commission d’expansion , en envoyant une demande d’adhésion au bureau du  Secrétariat exécutif du FSM  basé au Brésil.

  1. Fonctionnement. Pour rendre viables les programmes de travail et les engagements pris par le Conseil international, il existe six commissions ou groupes de travail, tels que:
    • Commission Méthodologie:  Systématisation et consolidation de la méthodologie d’organisation des forums, basée sur la Charte de principes basée sur l’expérience des forums tenus;
    • Commission d’expansion:  Soutenir le développement de forums sociaux régionaux, nationaux et locaux, basés sur cette méthodologie, ainsi que l’expansion du processus dans les zones géographiques du monde où les organisations de la société civile ne la connaissent pas encore suffisamment, aider également cette expansion à se refléter dans la composition du Conseil international;
    • Commission de contenu:  Collecte (mémoire), systématisation (analyse et organisation thématique) et diffusion parmi les participants du processus du forum (par voie électronique, publications écrites et organisation de séminaires de discussion) d’analyses et de propositions de nouvelles initiatives et alternatives pour le résistance au néolibéralisme et construction d’un «autre monde possible»
    • Commission stratégique:  approfondir l’analyse des stratégies, initiatives et actions des agents du néolibéralisme, ainsi que les initiatives de ceux qui s’opposent à la domination néolibérale, cherchant à faciliter le débat sur les stratégies de résistance et construction d’alternatives.
    • Commission Communication:  Construction de systèmes d’information pour le processus FSM au-delà de sa sphère et parmi ses participants, identifiant des méthodes de travail à distance pour le Conseil International et les Commissions.
    • Commission des finances:  construction d’un système de solidarité internationale pour le financement des activités du processus FSM.
Historique du Forum Social Mondial
Forum de Porto Alegre en 2001

La première édition du FSM s’est tenue du 25 au 30 janvier 2001 à Porto Alegre, au Brésil, réunissant entre 5 000 et 20 000 participants et quelques centaines de journalistes. Ce premier forum, né d’une rencontre entre plusieurs associations altermondialistes séduites par l’idée de créer un forum parallèle au Forum économique mondial, a été organisé par huit associations brésiliennes : Attac, le Mouvement des sans-terre, ABONG (Association brésilienne d’organisations non gouvernementales), CIVES (Association brésilienne des hommes d’affaires pour la citoyenneté), CBJP (Commission brésilienne Justice et Paix), IBASE (Institut brésilien d’analyses socio-économiques), CUT (Centrale unique des travailleurs) ainsi que CJG (Centre de justice mondiale, justiça global).

Au cours du forum, des ateliers et des plénières ont réuni avec beaucoup d’autres ONG et associations, telles que le CADTM, le CETRI et la coordination paysanne Via Campesina (dont fait partie le Mouvement des sans-terre). Un dialogue télévisé a également relié par satellite quelques personnes importantes présentes au Forum économique mondial de Davos (bien qu’elles aient souligné qu’elles ne représentaient pas officiellement le FEM) et une douzaine d’ONG participant au FSM. Les propositions de taxe Tobin et d’annulation de la dette du Tiers-Monde, sur lesquelles les participants au dialogue ont semblé s’accorder, n’ont pas été relayées3. Le « dialogue » Davos-Porto Alegre a également été marqué par l’incompréhension entre les deux parties, symbolisées par la mère de disparus Hebe de Bonafi et le « spéculateur philanthrope » George Soros.

La participation française était particulièrement intense, appuyée par l’ambassade, à cette première édition avec la participation remarquée de Danielle Mitterrand, veuve du président, et celle plus controversée de José Bové qui eut maille à partir avec la Police fédérale brésilienne. L’organisation Université de la Francophonie sous la conduite de Jean-Marie Grassin a organisé un séminaire intercontinental pour repenser autrement l’enseignement supérieur et la recherche ; étaient particulièrement étudiés les moyens à mettre en œuvre pour que les pays moins avancés économiquement puissent s’approprier les ressources scientifiques des pays riches sans devenir dépendants de leurs modèles. Cet atelier s’est poursuivi lors des FSM de 2002 et 2003 à Porto Alegre pour développer une philosophie des transferts de formation et des échanges asymétriques.

Forum de Porto Alegre en 2002

La deuxième édition du FSM s’est tenu du 31 janvier au 5 février 2002. Elle a réuni 50 000 participants provenant de 131 pays et parlant 186 langues. Ce forum marque le passage d’une qualification « antimondialiste » à une identification « alter-mondialiste » du FSM. Il est suivi de la rédaction de la Charte des principes du Forum social mondial.

Forum de Porto Alegre en 2003

En 2003, du 23 au 28 janvier 2003, la 3e édition du forum réunit 100 000 à 120 000 participants, 4 750 associations ou mouvements, venant de 150 pays. Il s’est ouvert par une grande « marche contre le néolibéralisme », rassemblant entre 70 000 et 140 000 manifestants, et a consisté en 1760 ateliers, séminaires et conférences. Le 26 janvier, le président vénézuélien Hugo Chávez est ovationné.

Forum de Mumbai en 2004

En 2004, la 4e édition du FSM se tient du 16 au 21 janvier à Bombay, en Inde, avec environ 80 000 participants, de 132 pays différents et 2 660 associations ou mouvements. Plus exactement, le forum s’est déroulé à une quarantaine de kilomètres du centre de la ville, véritable mégapole.

Quelques invités importants ont animé des conférences et exposé leurs points de vue : la Prix Nobel de la paix iranienne Chirine Ebadi, le Prix Nobel d’économie américain Joseph Stiglitz, et Juan Somavía, chilien et actuel directeur du Bureau international du travail.

Le forum s’est ouvert à de nouvelles formes culturelles, cette 4e édition s’étant démarquée des précédentes par une grande participation des milieux populaires sud-asiatiques et une grande part d’expressions politiques sous forme théâtrale ou artistique, tandis que les salles de conférence étaient moins pleines.

Forum de Porto Alegre en 2005

En 2005, le FSM revient à Porto Alegre avec environ 155 000 participants. Certains participants y rédigent le Manifeste de Porto Alegre, ensemble de propositions de réformes. Puis en 2006 il se revoit en Afrique.

Forum polycentrique de 2006

La rencontre de 2006 s’est déroulée dans plusieurs pays à la fois, ce qui lui a valu l’appellation de « forum polycentrique » (ou « polycentré ») : du 24 au 29 janvier à Caracas (Venezuela), du 19 au 23 janvier à Bamako (Mali), et en mars à Karâchi (Pakistan). Les événements de Caracas ont rassemblé 100 000 personnes, tandis que ceux de Bamako ont inauguré la tenue d’un FSM en Afrique. Environ 5 000 personnes ont participé au FSM de Bamako, qui donné lieu à l’organisation à l’échelle continentale d’un Forum social africain. Parmi les nouveaux thèmes discutés figure la question des refoulés de l’émigration. Les questions agricoles et de l’eau prennent aussi une grande place.

Forum de Nairobi en 2007

Le 7e Forum social mondial officiel s’est tenu du 20 au 25 janvier 2007 à Nairobi (Kenya), tandis qu’un important forum s’est également tenu aux États-Unis. L’année 2007 a marqué une étape dans l’internationalisation des forums sociaux, huit ans après les mobilisations de Seattle contre l’OMC et sept ans après la première rencontre de Porto Alegre. L’altermondialisme est dès lors jugé présent dans toutes les grandes régions du monde, après une expansion géographique remarquablement rapide, bien qu’il reste encore à intégrer à la dynamique internationale d’importants pays comme la Chine.

Plus de 1 000 activités ont été organisées à Nairobi. Les plus grosses délégations sont venues d’Asie (dont environ 500 participants d’Inde), mais le forum connaît aussi une présence significative du Moyen-Orient et de l’Europe. En revanche, la distance et le coût des voyages ont limité la participation latino-américaine. Sur le plan africain, le forum de Nairobi a notamment eu pour objet, à la suite du forum de Bamako de 2006, d’organiser la coopération des organisations du continent. Pour les délégations venues d’Europe – en particulier de France –, la réunion a été l’occasion de poursuivre le travail engagé à Bamako avec les organisations syndicales et sociales africaines pour s’attaquer au rôle de l’Union européenne en Afrique et pour renforcer les campagnes en défense des émigrés.

C’est à Nairobi que la discussion a repris sur la tenue en janvier 2008 d’une journée globale d’action.

Forum de Belém en 2009

Le neuvième Forum social mondial s’est déroulé entre le 27 janvier et le 1er février 2009 dans la ville brésilienne de Belém, située dans la forêt amazonienne. Environ 1 900 peuples autochtones, représentant 190 groupes ethniques, ont assisté à l’événement, afin de soulever la question des apatrides et des problèmes auxquels ils sont confrontés. Le Centre international d’Escarré pour les minorités ethniques et les nations a aidé à organiser la tente pour les droits collectifs des peuples apatrides, qui sont marginalisés dans un système international qui ne reconnaît que les états en tant qu’unités politiques. Les basques, les Kurdes, les Palestiniens, les Roms, les Tibétains, les Mapuches, les Sahraouis et les Australiens représentaient divers groupes ethniques apatrides.

D’autre pays étaient candidats, comme la Corée du Sud, l’Indonésie, et l’Afrique du Sud.

Forum de Dakar en 2011

Le 11e Forum social mondial s’est tenu du 6 au 11 février 2011 à Dakar (Sénégal), sur le campus de l’université Université Cheikh-Anta-Diop. Nombre de personnalités du monde entier y ont débattu des manières de mettre en place des alternatives à un capitalisme « en crise ». C’est la troisième fois en onze ans que le FSM se tient, tout ou partie, sur le continent africain qui a connu depuis l’automne une série de soulèvements populaires en Tunisie, en Égypte, et en Algérie.

Parmi les présents : des dizaines de milliers de personnes et quelques personnalités politiques : les présidents bolivien Evo Morales, vénézuélien Hugo Chávez, béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, de l’Union africaine Jean Ping, l’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Parmi les personnalités françaises : Martine Aubry (parti socialiste), Pierre Laurent (parti communiste), Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts) et Olivier Besancenot (NPA).

Selon le dossier de presse du FSM : « L’Afrique illustre l’un des plus grands échecs de trois décennies des politiques néolibérales […] les mouvements sociaux et les citoyens du monde se joignent aux peuples africains qui refusent de payer le prix des crises actuelles dans lesquelles ils n’ont aucune responsabilité ». Lors de cette édition, des thèmes comme la souveraineté alimentaire, la charte des migrants, les biens communs et le rôle de la femme dans la société ont été largement discutés.

Forum de Tunis en 2013

Le 12e Forum social mondial s’est tenu du 26 au 30 mars 2013 à Tunis (Tunisie), sur le campus de université de Tunis – El Manar. Plus de 60000 représentant-es de 4500 organisations progressistes de 128 pays s’y étaient donnés rendez-vous en soutien à la révolution du 14 janvier 2011, à la lutte persistante des Tunisiens et des Tunisiennes pour la dignité et les droits, et à celles aussi de toute une région en pleine ébullition.

Forum de Tunis en 2015

Le Forum social mondial 2015 a eu lieu à Tunis du 24 au 28 mars 2015, toujours sur le campus de l’université de Tunis El Manar. Une réunion du comité international du FSM avec le comité d’organisation tunisien s’est tenue à Tunis les 1er et 2 novembre 2014.

Forum de Montréal en 2016

En mars 2016, le conseil international des FSM réuni à Tunis valide la proposition du collectif FSM 2016 Montréal l’idée de tenir un Forum social mondial la même année à Montréal, au Québec.

Le FSM qui se déroule du 9 au 14 aout 2016, est le premier à se tenir dans un pays du Nord. Ce forum a connu une diminution significative du nombre de participants, en rassemblant près de 35 000 personnes seulement.

En organisant cette 12e édition dans un pays du nord, le comité organisateur se donne pour moyen de dépasser la « fracture entre le Nord et le Sud car les inégalités sociales s’accroissent partout » selon Raphaël Canet, coordonnateur de l’événement.

Forum de Salvador en 2018

En mars 2018, le forum a eu lieu à Salvador (Bahia) au Brésil du 13 au 18 mars 2018.

Forum en ligne en 2021

Le forum s’est déroulé sur Internet du 24 au 31 janvier 2021, dans le contexte de la pandémie de Covid-19.